Candidose digestive : symptômes

Voici un article sur les symptômes de la candidose digestive, jusqu’à maintenant je n’en avais pas parlé, estimant qu’il y a déjà beaucoup d’infos sur le net… Mais justement, je me rends compte que c’est loin d’être clair !

En fait il peut y avoir tellement de symptômes différents, que les descriptions de candidose digestive ressemblent souvent à un inventaire à la Prévert, ce qui a fait dire aux personnes les plus obtuses que la candidose intestinale était une pure invention…

Et pour les autres, le risque est de finir par croire qu’on a tous la candidose !

Cela dit selon certaines sources, certains auteurs, c’est effectivement un peu le cas : on peut lire parfois que 70% de la population américaine aurait des problèmes de candidose digestive.

Ce qui est sur c’est que le candida pose de plus en plus de problème, du fait notamment de l’alimentation très glucidique de la population occidentale, et de l’usage des antibio.

Mais pour ma part je pense qu’il faut rester pragmatique en attendant que les études scientifiques se penchent davantage sur le sujet de la candidose digestive (ça commence à être le cas, avec la description depuis 2015 du Small Intestinal Fungus Overgrowth – SIFO).

Je vous partage en tout cas donc mon expérience de terrain, je suis en effet naturopathe spécialisée en dysbiose et candidose digestive et je vais faire le point concrètement sur le « tableau » de l’atteinte par la candidose.

Vous souhaitez mieux comprendre le candida albicans ? Comprendre comment cette levure devient pathogène et pourquoi c’est si difficile de se débarrasser des symptômes de candidose digestive ? Consultez ici mon article sur les facteurs de virulence du candida albicans.

Un des 1ers symptômes de candidose digestive c’est qu’il y en a beaucoup !

Mon titre n’est peut-être pas très clair mais voila ce que je veux dire : une des 1ères choses qui peut faire penser à une candidose digestive, c’est quand une personne a beaucoup de problèmes de santé différents.

Lorsqu’elle va chez le médecin, elle énumère tout un tas de problèmes, souvent ca n’est pas des choses très graves, mais malgré tout, sa vie est gâchée par tous les ennuis de santé.

C’est pour moi un assez bon critère pour savoir si ça peut être de la candidose digestive, c’est que vous avez donc une longue liste de symptômes.

Quand vous faites bien le point sur plusieurs jours ou semaines, vous citez alors 5, 10, 15, 20, et même parfois jusqu’à 50 symptômes.

Symptômes de candidose digestive : pas simple avec les médecins

Vous êtes bien souvent le patient stigmatisé comme hypochondriaque ou dépressif par votre médecin généraliste et par le corps médical de manière générale.

Et oui, malheureusement la médecine conventionnelle n’est pas encore très formée aux maladies chroniques comme la candidose digestive. Notre médecine conventionnelle est, selon moi, toujours assez axée (et très efficace) sur les maladies aigues (une jambe cassée, une infection bactérienne, un infarctus …).

Mais a contrario, je pense (et je ne suis pas la seule à le penser bien sûr…) que notre médecine ne prend pas encore bien en compte tous les maux et pathologies actuelles, qui sont très chroniques et nécessitent de voir le corps dans son ensemble.

Un patient avec des symptômes de candidose chronique va donc bien souvent rencontrer différents spécialistes pour chacun de ses problèmes. Par exemple :

• un gastroentérologue pour les soucis digestifs
• le gynécologue pour les mycoses
• le dermato (quand on arrive à en voir un !!! Les dispos se font rares en France) car il y a souvent des problèmes de peau, fongique ou non
• un ostéo et / ou kiné car il y a des douleurs au dos / cou ou autres troubles musculo-articulaires
• un psychologue ou psychiatre car il y a des troubles anxio-dépressifs ou d’insomnie, TDAH…
• ou encore un angiologue pour la circulation, un ophtalmo et/ou optométriste pour les maux de tête, un endocrino pour la thyroïde ou l’infertilité par exemple…
• sans compter les rdv IRM, scanner et autres analyses diverses…

Je sais que vous avez parfois l’impression de passer beaucoup de temps en « rendez vous médical ». Ce qui était mon cas aussi ! C’est chronophage, énergivore et assez désespérant puisqu’au final les réelles causes ne sont généralement pas évoquées…

On peut finir aussi avec des médicaments dans tous les sens : IPP (type omeprazole, parfois j’ai l’impression que c’est le seul médicament que les gastroentérologues savent donner, avec le debridat peut être 🙈), antidépresseurs, antidouleurs, antimigraineux, nouvelle pilule contraceptive, … on peut vite finir avec un pilulier comme les personnes âgées, si on prend ce que chaque spécialiste nous donne.

Attention : beaucoup de symptômes, ca peut aussi être plein d’autres choses

Attention quand même, ce n’est pas parce que vous vous reconnaissez dans ce que je viens d’énumérer ci-dessus, que vous avez forcément une candidose digestive.

De nos jours malheureusement, il y a beaucoup de personnes qui ont des symptômes « dans tous les sens » et tous n’ont pas une candidose intestinale… On peut aussi par exemple souffrir de :

• SIBO : les symptômes sont similaires, il s’agit d’une infection bactérienne et non fongique de l’intestin. L’acronyme signifie Small Intestinal Bacterial Overgrowth (surdéveloppement bactérien de l’intestin grêle)
• Une dysbiose du colon : bon, là ca devient un peu technique niveau vocabulaire et physiologie. Mais le SIBO est un problème dans l’intestin grêle. La candidose chronique, plutôt également même si le candida se plait aussi dans le colon. En tout cas il y a des personnes qui ont plutôt un déséquilibre de la flore bactérienne du colon, et ça peut aussi générer pas mal de symptômes. Ça vous parait nébuleux tout ca ? Ça l’est… et ça n’a pas encore été clarifié scientifiquement de mon point de vue. Mais pas de panique : en naturopathie, on n’a pas besoin de savoir où sont exactement toutes les causes de vos problèmes chez vous avant de vous aider. L’analyse de vos symptômes (puis de votre évolution) nous permet de savoir quoi faire…
• Hypothyroïdie : l’hypothyroïdie peut générer beaucoup de symptômes, et peut d’ailleurs être une cause de candidose car le système digestif et l’immunité sont moins performants. Mais parfois, il y a « seulement » un problème d’hypothyroïdie, ou en tout cas, il est parfois plutôt nécessaire de travailler sur l’hypothyroïdie pour faire baisser les symptômes.
• Une gastrite avec hypochlorhydrie : le fait de ne pas sécréter assez d’acide chlorhydrique au niveau de l’estomac détraque le système digestif et son immunité donc sa flore, cela peut engendrer tout un tas de symptômes, dont la candidose. Mais comme pour l’hypothyroïdie, parfois, pour faire diminuer les symptômes, on décidera plutôt de travailler sur l’hypochlorhydrie et on jugera qu’un travail antifongique n’est peut être pas nécessaire, dans un 1er temps en tout cas.
• Cela peut aussi être un autre problème infectieux chronique comme la maladie de Lyme ou encore un covid long ou encore une suite de la mononucléose… A noter aussi par exemple que la bactérie Helicobacter Pylori peut créer de gros souci d’estomac et être alors lié à une candidose.
• La fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique ou d’encéphalomyélite myalgique (EM) sont aussi des syndromes qui engendrent tout un tas de symptômes et peuvent ressembler à la candidose. Mais comme les causes de ces maladies ne sont pas encore identifiées clairement, et bien, oui, pour moi il est possible que dans certains cas, ce soit le candida albicans qui soit en fait la cause initiale. J’accompagne régulièrement des personnes atteintes de fibromyalgie ou d’EM et qui ont la candidose.

2 points essentiels à comprendre pour avancer avec votre santé

Bon, à ce stade, il est important de clarifier ces 2 points essentiels :

• Bien entendu, tout cela est entremêlé : un sibo peut être présent en même temps qu’une candidose, une hypochlorhydrie peut être due à une hypothyroïdie et mener en plus de tout ça, à une situation de candidose digestive qui entrainera encore d’autres symptômes supplémentaires. Une maladie de Lyme ou un covid peut vous avoir fragilisé sur le plan immunitaire ce qui peut faciliter le développement du candida. On appelle cela des co-infections. Et l’inverse est vrai : bien entendu, la candidose digestive impacte fortement l’intestin, cela a donc des répercussions sur tout le corps, et la candidose peut donc affaiblir la thyroïde, l’estomac, le foie, l’immunité… et engendrer tout un tas de pathologies diagnosticables comme une hypothyroïdie, une gastrite, une maladie auto-immune.
• Jusque là, c’est pas rassurant… sauf que, il faut comprendre aussi que dans l’autre sens, dans le sens de la guérison, tout est entremêlé aussi : par exemple travailler sur votre estomac, votre digestion, peut grandement améliorer une hypothyroïdie (et vice versa). Ou encore, diminuer votre niveau de stress dans le cadre de troubles anxieux, soulagera beaucoup votre digestion et donc votre immunité, votre flore, vos carences… On a véritablement à faire à des cercles vertueux lorsqu’on travaille sur les causes de nos problèmes. C’est ce qu’on fait en naturopathie, et c’est pour ca qu’on arrive à vous aider sans passer forcément par la case analyses. On vous aide à rééquilibrer vos piliers de santé, ceux qui font que les processus de votre organisme fonctionnent sainement. Il s’agit véritablement d’enclencher des cercles vertueux.

Conclusion : oui, vous êtes des fois dans des situations complexes, nébuleuses, inquiétantes, et obscures pour le corps médical qui parfois, vous abandonne il faut bien le dire. Mais, une bonne démarche naturopathique pourra beaucoup vous aider même si vous n’avez pas obtenus tous les tenants et aboutissants pour clarifier votre situation « physique ».

Naturopathie et médecine conventionnelle : clarifications

Pour autant, je rappelle que la naturopathie ne fait pas partie du cadre médical, et ne se substitue jamais à un suivi médical. J’insiste d’ailleurs toujours lourdement auprès de mes clients pour qu’ils gardent leur suivi médical. et je ne suis absolument pas « anti médicament » comme on peut le voir chez de nombreux naturos.

Au contraire… je prends même souvent la défense de vos médecins !

C’est important pour moi de rappeler ces points car on voit beaucoup de « dérives », et je pense que ca nuit énormément à la crédibilité de notre métier.

Mais cela nuit surtout aux personnes souffrantes qui parfois arrêtent de consulter des professionnels de la santé ou refusent quasi toute prise de médicaments alors qu’ils sont parfois pertinents.

Symptômes digestifs et candidose digestive

Assez logiquement, la présence de candida en excès au niveau de l’intestin génère des symptômes digestifs.

Cela concerne, d’après mon expérience, environ 95% des personnes atteintes de candidose.

Ballonnements et candidose digestive

Ces symptômes peuvent être variés mais pour ma part je dirais qu’un des symptômes les plus présents chez les personnes atteintes de candidose digestive sont les ballonnements et les gaz : ventre dur, gonflé, flatulences font souvent partie du quotidien.

Le candida albicans se nourrit en premier lieu de glucides et lors de leur consommation produit du CO2. Ainsi les gaz sont pour la plupart plutôt non odorants. Cela étant dit étant donné les difficultés digestives diverses auxquelles font face les personnes atteintes de candidose digestive, une mauvaise digestion des protéines notamment, il peut également y avoir des gaz de type putréfaction, qui sont eux sont odorants.

Candidose = transit perturbé

L‘alternance de constipation et de diarrhée est également très souvent présente en candidose digestive. La plupart des personnes souffrent plutôt de constipation au quotidien et celle-ci est parfois alternée avec des phases de diarrhée. En tout cas, le transit est généralement inconfortable et irrégulier.

Estomac et candidose digestive

Beaucoup de personnes atteintes de candidose intestinale souffrent également de symptômes au niveau de la sphère digestive haute : éructations (rots), pesanteur sur l’estomac, aigreur / brûlures d’estomac, remontées acides (reflux gastro oesophagien)…

Il n’est pas rare que les personnes que j’accompagne aient signalé ces symptômes auprès de leur médecin, et qu’elles aient subi une fibroscopie. Auquel cas il en ressort parfois la présence de gastrite et / ou de la bactérie Helicobacter pylori.

Comme expliqué plus haut, la candidose peut à la fois être une cause ou une conséquence des problématiques stomacales donc ces symptômes ne sont pas surprenants.

Candidose intestinale et « intolérances »

De nombreuses personnes atteintes de candidose digestive se considèrent comme étant intolérantes à certains aliments.

Soit parce qu’elles ont effectué des analyses d’intolérances alimentaires et certains aliments sont ressortis dans le rouge.

Soit parce qu’elles ont l’impression de mal digérer certaines choses par exemple les légumes riches en fodmap tels que les poireaux ou les oignons qui sont des sources fréquentes de ballonnements.

Ou encore elles remarquent que manger du gluten ou su sucre entraîne une recrudescence de symptômes.

Mycoses et candidose digestive

La plupart des personnes atteintes de candidose digestives ont la puce à l’oreille parce qu’elles subissent des mycoses chroniques. Il peut s’agir de mycoses buccale ou de mycose génitale qui sont les plus fréquentes mais également de problèmes de peau tels qu’une mycose de l’ongle, ou un pied d’athlète, ou encore une dermite séborrhéique (due à une levure).

C’est effectivement fréquent de souffrir de mycoses lorsqu’on est atteint de candidose chronique, bien évidemment.

Mais ça ne concerne pas 100% des cas : on peut tout à fait être atteint de candidose intestinale et ne pas souffrir de mycoses “locales”.

Mon interprétation est que le candida albicans, s’il est bien installé au niveau de l’intestin, n’a pas forcément besoin de coloniser d’autres zones de l’organisme.

En revanche les personnes atteintes de candidose digestives auront souvent un dépôt blanc sur la langue qui est potentiellement dû à du candida albicans, surtout s’il est difficile à décrocher.

D’ailleurs le petit test salivaire peut vous donner une indication pour savoir si vos symptômes pourraient être reliés à la candidose.

Il ne s’agit bien évidemment pas d’un test qui a une valeur de diagnostic mais sa facilité et sa gratuité ont le mérite de nous aider un petit peu dans ce parcours du combattant.

Etant donné que j’ai écrit pas mal de choses sur les mycoses, je vous mets les liens ci-dessous, au cas ou vous souhaitiez voir les symptômes des mycoses buccales, mycoses vaginales, mycoses génitales chez l’homme…

Dans ces articles, vous trouverez aussi des solutions pour chaque problématique :

• Mycose vaginale : crèmes et applications externes pour la vulve : pour les brulures et démangeaisons externes
• Mycose vaginale : solutions naturelles quand les pertes sont très présentes, c’est nécessaire
• Mycose génitale chez l’homme
• Mycose buccale : conseils et bains de bouche
• Et spécifiquement pour la langue
• Mycose de l’ongle du pied 

Candidose, addiction au sucre et TCA

Les personnes atteintes de candidose digestive ont souvent une relation au sucre perturbée. Cela se traduit généralement par une forme d’addiction au sucre qu’elles essayent parfois de réprimer, mais lorsqu’elles commencent à en manger, bien souvent, elles ont énormément de mal à s’arrêter.

Et cela malgré le fait qu’elles constatent en général après de lourdes conséquences comme la gueule de bois, les ballonnements ou encore l’intensification des mycoses, le brouillard mental ou la fatigue.

Le candida albicans aime le sucre, c’est son carburant préféré.

Or, scientifiquement, il est de plus en plus admis que la flore intestinale influence nos comportements et notamment nos goûts alimentaires.

C’est pourquoi un candida albicans bien installé vous mène facilement à une véritable addiction au sucre. On lit parfois aussi que cette addiction peut se tourner plutôt vers les glucides comme le pain et les pommes de terre, voire l’alcool, j’ai pu le constater également à plusieurs reprises mais bien souvent l’attirance se fait plutôt vers les produits sucrés type gâteau biscuits et fruits. 

Et sans surprise, cette habitude de manger beaucoup de sucre / féculents pourrait également être en 1er lieu une cause de la candidose. En effet, une personne qui a une alimentation à tendance très glucidique favorise à la base la nutrition du candida, c’est donc un terrain propice pour la candidose chronique.

Il faut noter aussi que de nombreuses personnes atteintes de candidose chronique ont des troubles du comportement alimentaire. 

Il peut s’agir d’alternance boulimie / anorexie, en tout cas les crises de compulsion alimentaire sont très fréquentes parmi les personnes que j’accompagne.

Ce type de problématique a malheureusement de lourdes conséquences sur le système digestif, c’est pourquoi là aussi, il est parfois difficile de savoir entre les TCA et la candidose, lequel est arrivé en premier.

Symptômes dermato et candidose digestive

La candidose intestinale entraîne assez souvent des problèmes de peau on peut citer par exemple l’acné, le psoriasis, ou l’eczéma, des dermatites dont la cause est plus ou moins bien identifiée, ou encore des pellicules de type dermite séborrhéique (pellicules grasses et qui démangent, dues à un champignon). 

En naturopathie mais également en médecine traditionnelle chinoise la peau est l’organe relais de l’intestin : ces 2 organes sont liés. Ainsi les naturopathes ne sont pas surpris lorsqu’une personne ayant des troubles digestifs présente également des problèmes de peau.

De manière plus scientifique, il faut comprendre que lorsque l’intestin fonctionne mal, cela engendre tout un tas de carences nutritives, puisqu’il absorbe mal les nutriments à sa disposition.

Ces carences seront rapidement délétères à la santé de la peau, qui n’est pas un organe prioritaire à la survie, le corps va donc utiliser les nutriments essentiels en priorité pour d’autres processus plus importants, au détriment de la peau.

Acné et candidose

L’acné est assez fréquent en cas de candidose. Et dans un sens, il peut, comme beaucoup de choses, être à la fois la cause et la conséquence de la candidose digestive, indirectement. 

En effet, pour traiter l’acné de l’adolescent ou de l’adulte, les dermatologues ont des fois recours aux médicaments roaccutane et à un antibiotique à tetracycline, le tetralysal.

Le tétralysal est particulièrement néfaste puisqu’il est utilisé pendant plusieurs mois par an tous les jours, chaque année.

Ainsi la flore intestinale bactérienne en est fortement affectée et cela profite largement au candida albicans.

Quant au roaccutane, c’est un médicament qui est réputé relativement néfaste pour l’intestin grêle. Et à ma connaissance il a été donné à des doses bien plus fortes dans les années 90 et 2000 que les doses qui sont utilisées actuellement. 

De ce fait, les personnes ayant souffert d’acné assez jeune ont parfois pris ce type de traitement. Elle finissent par les arrêter, à cause des effets secondaires, et se retrouvent avec leur acné qui revient en force, et cela à un âge adulte, mais avec en plus bien d’autres symptômes digestifs, mycoses, fatigue…

Eczéma et candidose chronique

On a un peu le même type de situation avec l’eczéma. En effet, un eczéma sévère est souvent traité avec des corticoïdes en application locale (crème à la cortisone) et/ou par voie orale.

Or le candida albicans est favorisé dans sa forme pathogène par le cortisol et donc par la prise régulière et prolongée de cortisone.

Symptômes « cérébraux » et candidose digestive

J’appelle ces symptômes des symptômes cérébraux ou mentaux même si le terme ne me parait pas idéal, mais en tout cas j’associe à cela les gros inconforts suivants :

• fatigue : le candida produit une toxine appelée acide tartrique qui empêche les cellules de produire correctement de l’énergie. En effet, les mitochondries, les usines à énergie de nos cellules, ont besoin d’acide malique pour former de l’énergie grâce au cycle de krebs. Or, l’acide tartrique peut prendre la place de cet acide malique dans le cycle de Krebs, ce qui bloque en partie le processus énergétique et entraine de la fatigue psychique et physique.
• brouillard mental : brain fog en anglais, le lien avec la candidose a été étudié par le Dr Rao. Les personnes atteintes de candidose décrivent cela avec différentes expressions comme « avoir la tête dans les nuages », « ne pas réussir à mettre la main sur son cerveau », on peut aussi avoir l’impression d’avoir beaucoup de mal à se concentrer, et à utiliser sa mémoire ou avoir des impressions d’irréalité.
• troubles de l’attention ou du spectre autistique ? Des liens entre dysbiose / candidose et troubles de l’attention commencent à être étudiés aussi (exemple étude ici « Gut mycobiome dysbiosis and its impact on intestinal permeability in attention-deficit/hyperactivity disorder« ) ainsi qu’avec l’autisme (exemple ici « Could Candida Overgrowth Be Involved in the Pathophysiology of Autism?« ). Les études des prochaines années devraient mettre en lumière encore davantage ces problématiques et le lien avec la candidose.
• gueule de bois : comme si on avait bu de l’alcool, alors que ça n’a pas été le cas. On peut avoir la bouche pâteuse, mal à la tête, des vertiges, une soif insatiable, un état dépressif. Cela est du aux nombreuses toxines déversées par le candida albicans notamment l’acétaldéhyde. L’acétaldéhyde c’est la molécule que nous créons lorsque notre foie recycle de l’alcool. C’est un produit très toxique et il est à l’origine des symptômes de gueule de bois. Le candida albicans produit directement de l’acétaldéhyde, d’où le fait que l’on puisse se retrouver en gueule de bois régulièrement quand on souffre de candidose, alors même qu’on ne consomme pas d’alcool.
• dépression, anxiété, là aussi c’est principalement dues aux toxines du candida albicans qui sont neurotoxiques, mais aussi aux nombreux symptômes qui gâchent la qualité de vie et diminuent la possibilité de faire des choses puisque l’énergie n’est pas au rendez-vous. Les liens entre cerveau et intestin ne sont plus à démontrer et il est évident aussi qu’une mauvaise digestion impacte fortement le moral.
• insomnie cela peut être du à l’anxiété, la dépression et de toute façon les neurotransmetteurs sont souvent déséquilibrés : mélatonine / cortisol / sérotonine, ce qui impacte le sommeil, Cela peut aussi être du à la carence en magnésium très fréquente, par malabsorption de ce dernier, et tout cela est bien sur lié.

Ces symptômes « cérébraux » sont souvent présents, et sont parfois très handicapants.

Si vous vous reconnaissez dans pas mal de symptômes de candidose digestive, vous avez peut être envie de connaitre les tests et examens possibles en cas de suspicion de candidose : pour répondre à cette question, voici mon article sur le sujet des analyses

Symptômes hormonaux et candidose digestive

Le candida albicans est réputé pour être favorisé par les œstrogènes, cela a été étudié scientifiquement, c’est pourquoi il y a plus de candidose chez les femmes que chez les hommes.

C’est aussi pour cela que les mycoses vaginales sont plus fréquentes malheureusement pendant le grossesse, période fortement oestrogénique.

On lit aussi que le candida déséquilibre énormément les hormones féminines. Pour ma part j’observe clairement que le travail naturopathique anti-candida améliore grandement les problèmes menstruels ou autres soucis liés aux hormones sexuelles chez les femmes.

Notez d’ailleurs un point intéressant : les femmes qui souffrent de constipation ont plus de chance d’avoir des déséquilibres menstruels.

En effet, les hormones sexuelles sont recyclées par le foie. Celui-ci expulse ensuite les déchets / résidus hormonaux dans la bile, qui est réellement une forme de poubelle pour l’organisme (même si elle sert aussi à digérer les graisses).

Ces résidus hormonaux se retrouvent ensuite dans les selles, dans le colon, et si ca stagne à ce niveau là, ils vont être réabsorbés dans le système sanguin, ce qui favorise de nouveau la dominance en œstrogènes et s’en suit un véritable cercle vicieux.

Candidose digestive et dominance en œstrogènes

Ainsi on remarque que lorsqu’il y a une situation de candidose digestive chez les femmes menstruées, il y a souvent des symptômes de dominance des œstrogènes et donc :

• d’abord les règles sont bien souvent douloureuses voire très douloureuses
• ensuite il y a beaucoup de syndrome prémenstruel : quelques jours avant les règles voire 10 j avant les règles, de nombreux symptômes apparaissent ou s’amplifient
  • ballonnements et tout autres troubles digestifs
  • envie de sucre / fringales ce qui n’aide d’ailleurs pas pour la digestion
  • maux de tête et migraines
  • et aussi et surtout mauvaise humeur, irritabilité, fatigue voire états dépressifs

Bien souvent, en quelques semaines de travail, on a déjà des gros changements positifs sur les règles douloureuses et le SPM. Par contre il est intéressant de noter que souvent, le 2ème ou 3ème cycle après le début du travail sont perturbés : les règles arrivent souvent plus tôt, ou parfois plus tard.

C’est très fréquent et peu inquiétant mais faites toujours un test de grossesse si les règles sont en retard et si vous avez un doute sur le fait d’être enceinte.

Mycoses vaginales

Les mycoses vaginales sont généralement plus présentes autour des règles, donc avant ou après, et cela s’explique parce que le pH vaginal varie au cours du cycle.

Il diminue près de l’ovulation, ce qui protège le vagin des infections et notamment des mycoses vaginales. Mais près des règles, il est plus élevé, surtout s’il y a une prédominance en œstrogènes et aussi parce que le sang a un pH bien plus élevé que le vagin.

Infertilité, SOPK, cycles irréguliers

Etant donné que le candida albicans perturbe les hormones, je vois souvent des personnes atteintes de candidose digestive accompagnée de problèmes de fertilité et/ou de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Ce type de problématiques met généralement plus de temps à se résoudre que les simples problèmes de SPM / règles douloureuses, mais il y a clairement un lien entre flore intestinale et ce type de troubles hormonaux.

Fatigue hépatique et candidose digestive

Le candida albicans produit au moins 35 toxines (certaines sources évoquent plutôt un chiffre de 70/80 toxines) dont l’acétaldéhyde, la candidine, et l’acide tartrique. Lorsqu’on souffre de candidose digestive, le corps est donc contraint de gérer toute cette quantité de toxines : le foie notamment, doit les recycler et les expulser via la bile.

S’en suit potentiellement une fatigue hépatique, et c’est pourquoi il y a souvent des symptômes liés au foie lorsqu’on est atteint de candidose chronique :

• tout ce qui est circulatoire est lié au foie : hémorroïdes, jambes lourdes, varices ou maux de tête sont pour nous, naturopathes, associés à un foie fatigué, car le foie est garant de la répartition de la circulation sanguine dans l’organisme, et du nettoyage du sang.
• de ce fait, une grande frilosité, même si elle est aussi liée potentiellement à la thyroïde, peut être un signe de faiblesse hépatique
• on peut aussi avoir du mal à digérer le gras, puisque le foie produit la bile et que ce sont les acides biliaires qui permettent de métaboliser les graisses.

Allergies, intolérance à l’histamine et infections

La candidose digestive perturbe le système immunitaire et cela favorise les processus allergiques et inflammatoires voire les processus auto-immuns.

Allergies diverses

C’est pourquoi, de nombreuses personnes atteintes de candidose ont des allergies diverses ou des réactions bizarres à des choses pourtant anodines pour les autres.

En fait, il s’agit d’une véritable stratégie de détournement par le candida : le système immunitaire est amené à réagir davantage à des choses anodines et n’est par contre pas optimisé pour la lutte contre l’invasion par le candida albicans.

Intolérance à l’histamine et candidose chronique

Un autre symptôme commun en cas de candidose digestive est l’intolérance à l’histamine (j’en parle ici) : il s’agit de réactions du type allergique, à certains aliments.

Cette intolérance peut véritablement vous faire vivre un enfer. Or, en plus de la perturbation immunitaire, l’intolérance à l’histamine est aussi favorisée par l’hyperperméabilité intestinale.

En effet, quand la barrière intestinale est abimée, poreuse, elle secrète moins d’enzymes digestives et notamment celles pour neutraliser l’histamine.

S’en suit de trop grosses quantités d’histamine dans l’organisme et des symptômes en tout genre après les repas (maux de tête, brouillard, rougeurs et démangeaisons, yeux rouges, gonflements, nez qui coule ou glaires dans la gorge …).

Cela explique aussi pourquoi certaines personnes atteintes de candidose chronique réagissent aux produits fermentés, qui sont riches en histamine.

Infections diverses

Malheureusement, le système immunitaire étant perturbé, et la barrière et la flore intestinales dégradées, une personne atteinte de candidose peut se sentir vulnérable aux infections virales et bactériennes.

Par exemple, beaucoup de femmes atteintes de candidose intestinale souffrent aussi de cystites chroniques.

On peut aussi avoir beaucoup de d’infections ORL comme des sinusites chroniques ou des rhumes / angines fréquents.

Ces infections peuvent aussi malheureusement entretenir la candidose digestive car elles nécessitent souvent la prise d’antibio de manière répétée.

Conclusion et diagnostic

La candidose digestive peut engendrer de nombreux symptômes :

• mycoses chroniques : buccales, génitales, dermatologiques et aux ongles
• ballonnements et troubles digestifs divers mais intenses
• fatigue physique et mentale
• règles douloureuses et SPM
• addiction au sucre ou aux glucides, parfois à l’alcool, malgré de gros effets secondaires après leur consommation en excès
• troubles anxio-dépressifs, insomnie
• migraines et maux de tête
• troubles dermato tels que acné, eczéma ou psoriasis, pellicules
• gueules de bois, impression de brouillard mental ou d’irréalité
• problème de concentration voire troubles de l’attention et de la mémoire
• hémorroïdes ou faiblesses circulatoires diverses
• allergies et intolérances
• infections chroniques comme des cystites ou des sinusites

Le fait que de nombreux symptômes soient possibles est du notamment aux facteurs suivants :

• la perméabilité intestinale qui est augmentée par la candidose (ce qui entraine tout un tas de problèmes en cascade : manque d’enzymes digestives donc malabsorption et flore intestinale déséquilibrée, passage de toxines dans le sang, carences…)
• la production de nombreuses toxines par le candida qui impacte fortement le système nerveux et les organes de recyclage des toxines comme le foie.

Comme de nombreux symptômes peuvent être liés à la candidose, certaines personnes pensent que la candidose digestive est une invention, mais la science avance sur le sujet de la candidose chronique et celle-ci ne sera bientôt plus remise en question.

A contrario, vu la longue liste de symptômes, certaines personnes pourraient se croire atteinte de candidose alors que ce n’est pas le cas.

On peut par exemple souffrir d’hypothyroïdie, d’hypochlorhydrie stomacale, d’une maladie auto-immune, d’un sibo ou encore de la maladie de Lyme par exemple. Cela dit, on peut aussi souffrir de plusieurs choses en même temps, c’est malheureusement très fréquent.

Même si cela n’est pas simple car très couteux, pour recevoir un diagnostic, vous pourriez vous tourner vers un médecin fonctionnel ou un médecin micro-nutritionniste.

Celui-ci vous aidera à y voir plus clair et vous fera très probablement faire des analyses privées (non remboursées) pour tenter de clarifier votre situation quant à l’invasion du candida albicans.

J’espère que cet article vous a aidé ! Si vous souhaitez recevoir des conseils et des recettes pour lutter contre la candidose, je vous propose de vous inscrire ci-dessous :