Candidose œsophagienne, candidose oropharyngée

La candidose œsophagienne et la candidose oropharyngée sont des infections fongiques causées généralement par le champignon Candida albicans (même si d’autres candida peuvent aussi être parfois en cause).

Ce champignon est présent naturellement dans le système digestif, mais il peut se développer de manière excessive et provoquer des symptômes très gênants.

Le candida albicans est un sacré petit champignon : malheureusement pour nous, il est très adaptable, assez résistant et sait donc profiter de nos muqueuses assez facilement et notamment l’œsophage et la bouche.

En savoir plus sur le candida albicans en 5min

Je suis naturopathe spécialisée en Candidose intestinale et mycoses chroniques, et aujourd’hui je vous parle de ces candidoses qui ont lieu dans notre gorge et notre fond de bouche : les candidoses œsophagienne et candidoses oropharyngées.

C’est quelque chose que je vois parmi mes clients, même si c’est beaucoup moins fréquent que les candidoses vaginales ou buccales, ou encore que les mycoses au pied.

Si vous aussi vous avez ou pensé avoir « un champignon dans la gorge », cet article est pour vous : je vais donc vous parler de mes connaissances sur le sujet et de mon expérience en terme de traitement naturel et médical.

J’emploierai parfois des termes médicaux afin d’être précise, mais rappelez vous que SEUL UN MEDECIN EST HABILITÉ A POSER UN DIAGNOSTIC, et pour ma part étant naturopathe, je ne fais pas partie du corps médical.

Cela étant dit, j’espère que ce post vous aidera à trouver des solutions pour votre situation de candidose œsophagienne ou oropharyngée et à mieux comprendre cette affection 👍

Un champignon dans la gorge ? Comprendre ces 2 candidoses

Les symptômes de la candidose œsophagienne

L’œsophage, c’est le « tube » qui relie la bouche à l’estomac, par lequel passent les aliments mastiqués.

La candidose œsophagienne provoque une inflammation et parfois des ulcérations de la paroi de l’œsophage, qui peuvent saigner ou se perforer.

Les symptômes peuvent être très variables selon les personnes et le degré d’atteinte de l’œsophage. Les plus fréquents en terme médical pour cette candidose œsophagienne sont :

  • Une dysphagie, c’est-à-dire une difficulté à avaler les aliments solides ou liquides, qui peut s’accompagner d’une sensation de blocage dans la gorge ou derrière le sternum.
  • Une odynophagie, c’est-à-dire une douleur à la déglutition, et qui peut irradier vers le dos, voire le cou ou les oreilles.
  • Des douleurs rétro-sternales, donc derrière le sternum, qui peuvent être confondues avec des brûlures d’estomac ou un reflux gastro-œsophagien, et qui peuvent s’aggraver en position couchée ou penchée en avant.

Mais aussi :

  • Une anorexie donc le fait de moins manger, et donc une perte de poids, dues à la difficulté à s’alimenter et à la crainte de la douleur.
  • Une diarrhée, une constipation ou des ballonnements, en cas d’extension de la candidose au tube digestif, et dans ce cas aussi potentiellement des maux de tête, de la fatigue ou des troubles anxio-dépressifs, des problèmes de peau… (en savoir + sur la candidose intestinale)
  • Une association à une candidose oro-pharyngée

Qu’est-ce que la candidose oropharyngée ?

Alors, attention encore une fois encore je ne suis pas médecin, mais ma compréhension est que « candidose oropharyngée » est plus ou moins un synonyme de candidose buccale.

Notamment en anglais, on ne trouve quasiment pas la distinction mycose buccale / mycose oropharyngée.

En fait l’oropharynx c’est le fond de votre bouche, voici un petit schéma pour clarifier tout ca :

Source : corasso.org

Et globalement, les symptômes d’une candidose oropharyngée peuvent être des dépôts blanchâtres au fond de la bouche, qui peut être associée à une mauvaise haleine, un goût métallique ou une modification du goût…

Ce qui correspond aussi aux symptômes de la mycose buccale...

Donc d’après ma compréhension, certaines médecins utilisent le terme candidose oropharyngée et d’autres candidose buccales, mais je suppose que si les lésions (dépôts blanchâtres notamment) sont très présentes au fond de la bouche peut être que le choix du terme « candidose oropharyngée » est préféré.

Diagnostic des candidoses œsophagiennes ou oropharyngées

Pour la candidose œsophagienne

Pour confirmer disons à 100% le diagnostic de candidose œsophagienne, le médecin devra en théorie faire réaliser une endoscopie (vous savez quand on vous passe un tube dans la gorge… avec une caméra au bout) et pendant l’endoscopie, il faudra faire des prélèvements et biopsies pour identifier ou non le candida.

L’endoscopie en elle même permet déjà de visualiser les lésions typiques de la candidose, qui se présentent sous forme de « plaques blanchâtres, de pseudomembranes ou d’ulcérations ».

Les biopsies quant à elles permettent de mettre en évidence les filaments et les spores du candida au microscope.

Et enfin, les cultures suite aux prélèvements permettent d’identifier l’espèce en cause (candida albicans ou autre…) et sa sensibilité aux antifongiques.

Mais l’endoscopie est un examen qui n’est pas anodin, prend du temps, nécessite un endoscope, une anesthésie, est donc couteux etc. Donc d’après mon expérience, les médecins posent aussi des fois le diagnostic de candidose œsophagienne sans qu’il y ait eu d’endoscopie.

Par exemple, d’après moi, en cas de présence concomitante de candidose buccale et de symptômes de candidose œsophagienne, un traitement pour les 2 peut être tenté sans endoscopie préalable.

Si les symptômes ne s’améliorent pas, une endoscopie sera peut être envisagée dans un second temps pour confirmer ou infirmer le diagnostic.

Il peut y avoir d’autres causes d’inflammation de l’œsophage et ca peut être grave donc l’endoscopie est quand même prescrite au moindre doute.

Pour la candidose oropharyngée

Un peu comme pour la candidose œsophagienne, il n’y aura peut être pas de prélèvement en 1er lieu.

Les médecins, d’après ce que je vois chez mes clients, posent parfois le diagnostic de candidose juste en observant la bouche.

Sinon, il pourra y avoir un prélèvement et des analyses en labo pour identifier s’il s’agit de candida et duquel. La comme il s’agit de la bouche, les prélèvements sont simples…

Candida glabrata : un autre coupable de mycoses oropharyngées

Médicaments pour la candidose œsophagienne ou oropharyngée

Le traitement médical des candidoses (pas seulement les candidoses oropharyngées ou oesophagienne d’ailleurs) repose sur la prise d’antifongiques donc des « anti-champignons ». A ma connaissance, les plus utilisés sont :

  • Le fluconazole (nom commercial triflucan), un « azole » qui inhibe la synthèse de « l’ergostérol », un composant essentiel de la membrane des champignons. Il est actif contre la plupart des espèces de candida, sauf Candida krusei et certaines souches de Candida glabrata. Il se prend par voie orale généralement sur plusieurs semaines.
  • L’amphotéricine B (nom commercial Fungizone), un « polyène » qui se lie à l’ergostérol et forme des trous dans la membrane des champignons, entraînant leur destruction. Elle est active contre toutes les espèces de candida à ma connaissance, mais elle a une toxicité assez importante. C’est pour cela je pense qu’elle est surtout pour les candidoses oropharyngées / buccales, en bain de bouche, cela dit, c’est bien une suspension buvable sur sa notice.
  • La nystatin, très proche de l’amphotéricine B, c’est un polyène aussi, donc fonctionne en abimant la membrane des champignons. A ma connaissance, ca se prend en solution buvable et est plutôt moins utilisé que les 2 autres.

Ce qui favorise les candidoses

Souvent, on peut lire que les candidoses oropharyngées ou œsophagiennes se développent surtout chez :

  • les personnes immunodéprimées par des maladies graves (cancer, VIH,…)
  • les personnes qui fument ou sont atteintes d’alcoolisme
  • les personnes âgées qui portent des prothèses dentaires
  • les personnes diabétiques
  • les nourrissons surtout prématurés

Je me doute bien que c’est exact, mais dans mon quotidien professionnel, ce que je vois c’est que les candidoses buccales / œsophagienne, touchent des personnes qui ne présentent pas forcément ces facteurs.

Pas besoin d’être en « mauvais état » pour avoir « un champignon dans la gorge ».

D’abord, il faut noter que le candida albicans et les autres posent plus de problèmes depuis les années 90 environ, notamment du fait de l’usage très courant d’antibiotiques.

Les antibiotiques attaquent les bactéries, pas les champignons… et de plus, les bactéries jouent un rôle important de police anti-candida. Plus d’antibio = Moins de bactéries et plus de champignons 🙈

Et effectivement, ce que je vois parmi mes clients et visiteurs du site et de mes réseaux sociaux, c’est que l’usage d’antibio chez une personne pourtant à la base en relative bonne santé, peut être à l’origine d’une candidose buccale ou œsophagienne (ou autre type de mycose…).

Les IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) pourraient aussi être en cause. L’acidité de l’estomac est un des gardiens de la propreté de tout le système digestif. Or les IPP ont pour but d’abaisser la production d’acide stomacal.

Enfin, pour continuer sur les médicaments, il est désormais assez reconnu que les corticoïdes peuvent favoriser les Candida.

Pour conclure, je dirai que j’ai vu des personnes atteintes de candidose oropharyngée alors qu’il semblait y avoir peu de facteurs de risques, peu d’usage de médicaments à risques… donc d’après moi malheureusement le candida est très opportuniste et peut parfois profiter de situations un tout petit peu déséquilibrées pour s’installer.

Mon approche en naturopathie pour la candidose oesophagienne ou oropharyngée

Dans ce paragraphe je vais vous décrire mes axes de travail principaux pour lutter contre les récidives de candidoses œsophagiennes ou oropharyngées en accord avec votre médecin.

Et si vous avez besoin d’aide pour mettre tout cela en place, je vous invite à consulter les infos sur mon accompagnement ici.

Aides naturelles locales

En accord avec le médecin, vous pourriez tester des solutions naturelles en local si les médicaments n’ont pas suffit par exemple.

Pour cela, je vais vous inviter à lire mes autres articles suivants :

L’aloe vera (gel ou jus) peut aussi être un très grand soutien si vous avez beaucoup de brulures dans la bouche et l’œsophage : utilisez le en bain de bouche/gargarismes d’une cuillère à soupe (3 bains de bouche / jour au total).

Aliments à éviter pour la candidose œsophagienne ou la candidose oropharyngée

Il faudra aussi faire attention à éviter :

  • les aliments acides, comme le café (désolée😭 voir mon article pour le remplacer), le chocolat est souvent irritant aussi, la sauce tomate, le jus de citron, le vinaigre
  • les épices (poivre ou piment, moutarde, curry, harissa… par contre cannelle, cumin, coriandre, muscade, curcuma, et herbes totalement ok),
  • les aliments ou boissons très chauds qui peuvent irriter la bouche et l’œsophage.
  • Et si vous avez des sensations désagréables dans l’œsophage, manger plutôt des aliments mous…

Dans tous les cas, il est essentiel de BIEN MASTIQUER, c’est un point important pour éviter le Candida dans le système digestif.

Travailler l’estomac pour ces mycoses

L’estomac peut être en cause : si l’estomac dysfonctionne, il est possible qu’il ne referme pas bien son clapet (appelé cardia), laissant passer de l’acidité vers l’oesophage.

Il est possible que cela génère une candidose oesophagienne, je pense, en fragilisant l’oesophage.

Je vous conseille donc de faire attention à votre estomac : voir l’article à ce sujet ici.

Travailler l’immunité et antifongiques contre les mycoses de la bouche/gorge

Pour lutter contre le candida, heureusement la nature nous a gâtés de pas mal d’antifongiques, notamment l’acide caprylique, l’allicine, la berbérine, le lapacho, l’extrait de pépin de pamplemousse, certaines huiles essentielles

En plus des traitements en local, je propose à mes clients (et ils acceptent ! Car c’est nécessaire) de prendre des antifongiques naturels en compléments alimentaires.

Ce n’est pas une démarche facile parce que ca demande de trouver le bon dosage pour chaque personne, parce qu’il est préférable de les varier, parce qu’il y a des effets secondaires possibles…

On va aussi stimuler votre immunité et la c’est vraiment un travail global qui passe par exemple par :

  • la régulation du stress chronique
  • l’accueil émotionnel
  • des compléments type vitamines ou minéraux en plus des plantes antifongiques
  • une bonne digestion notamment avec une excellente mastication et aucun grignotage

Alimentation : le sucre !!! Et autres restrictions…

Bon, c’est une mauvaise nouvelle : le candida adore le sucre. Si vous subissez des rechutes de candidoses œsophagiennes ou oropharyngées, il va falloir adopter en fait un régime alimentaire très sain… 😬

D’abord diminuer TRES fortement le sucre, mais attention, l’excès de glucides peut aussi favoriser le candida. Et la liste continue en terme d’aliments potentiellement à éviter : le gluten, les aliments fermentés ou contenant des levures peuvent aussi poser problème.

Ca commence à faire beaucoup trop de restrictions, je sais… et en écrivant ces lignes je pense à vous, si vous êtes désespéré.e par tout ca, je le comprends, je l’ai vécu, j’ai moi aussi été très mal.

Déjà les symptômes sont difficiles à vivre, mais ajouter à cela que c’est un combat pour s’en sortir, ca fait un cocktail pas facile émotionnellement…

Car oui, il faut bien le dire, en finir avec les mycoses est parfois un véritable combat, et c’est long et difficile.

Conclusion

La candidose œsophagienne ou oropharyngée sont des infections fongiques souvent dues au candida albicans et qui peuvent avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie.

Les symptômes principaux de la candidose œsophagienne sont des douleurs ou gênes au fond de la gorge, lors de la déglutition notamment.

Les symptômes principaux de la candidose oropharyngée sont des dépôts blanchâtres dans la bouche, un gout métallique ou autre gout modifié.

Les médicaments sont souvent le fluconazole (triflucan) ou l’amphotéricine B (fungizone).

Malheureusement les candidoses peuvent être très récidivantes, résistantes en quelque sorte.

C’est pourquoi, si vous avez une candidose œsophagienne ou oropharyngée qui ne part pas, oui, il va sans doute falloir entamer de gros changements de vie (alimentation, compléments alimentaires, estomac…), je vous conseille pour cela de contacter un naturopathe aguerri ou un médecin fonctionnel.

J’espère que cet article vous a été utile, et si vous avez des questions ou des commentaires, n’hésitez pas à les écrire ci dessous !

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