Mycoses récurrentes (vaginales) : causes et facteurs favorisant

Les mycoses vaginales (ou « candidoses vaginales ») sont très fréquentes chez les femmes. Quand on y est « abonnée », on connait bien ces manifestations : des démangeaisons, des brûlures, des pertes blanches et parfois des douleurs lors des rapports sexuels.

C’est hyper désagréable et gênant, et si vous en avez plusieurs fois par an, je sais à quel point cela peut dégrader votre qualité de vie.

Souffrir de mycoses récurrentes, c’est souvent réputé « bénin » par le corps médical, mais ca peut être une véritable horreur. Je l’ai vécu, et désormais mon métier c’est d’accompagner les personnes atteintes de mycoses à répétition et/ou de candidose intestinale. 

Concernant les mycoses vaginales, le plus souvent, c’est le Candida albicans qui est en cause (mais ca peut aussi être le candida glabrata, ou d’autres champignons) et déséquilibre la flore vaginale.

Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi les mycoses reviennent sans cesse et les axes de travail pour sortir de ce cercle vicieux.

Je vais aussi vous partager mes autres articles au sujet des mycoses à répétition (applications locales externes, ovules…).

Ces conseils sont aussi ceux que je partage dans mon programme anti-mycose.

Mycoses récurrentes = 4 fois/an ou +

On appelle mycoses récurrentes (mycose chronique) les infections à levures qui se répètent plus de 4 fois par an.

Ces infections peuvent avoir plusieurs origines, et souvent, c’est une conjonction de plusieurs facteurs qui mène à la chronicité.

C’est parfois du boulot de sortir des mycoses chroniques !!! Il faut dire que le candida est un adversaire redoutable. 😤😤😤

En savoir plus sur le candida albicans

Cela demandera notamment beaucoup de « travail » si :

  • vous avez des mycoses vaginales quasi à chaque cycle (et oui, pour certaines femmes c’est tous les mois, 12 mycoses par an… si c’est votre cas, sachez que vous n’êtes pas la seule)
  • et/ou si cela fait plusieurs années que vous en souffrez,
  • et/ou si vous avez d’autres symptômes qui pourraient faire penser à une grosse présence de candida aussi dans l’intestin (candidose intestinale) : constipation ou alternance constipation/diarrhées, gaz et ballonnements et/ou rots, problèmes de peau, problème de fatigue, troubles anxio-dépressifs, maux de tête et douleurs diverses (la liste des symptômes possible est longue et variée mais ca donne une idée).

Nous allons donc voir les facteurs de mycoses vaginales un par un et j’espère que cela pourra vous aider à trouver les axes de travail chez vous.

Attention : n’oubliez pas qu’il y a souvent de plusieurs causes et donc plusieurs axes de travail. Ainsi, je vous invite à ne pas rester seule pour faire ce chemin anti-mycose, si votre situation est sévère, ca demande beaucoup de connaissances (compléments, applications locales, alimentation, régulation psychoémotionnelle…). Vous pouvez alors vous tourner vers un médecin fonctionnel (ou micronutritionniste) et/ou un naturopathe qui connait bien le sujet des candidoses.

Les déséquilibres du microbiote vaginal

Le microbiote vaginal est l’ensemble des micro-organismes qui vivent dans le vagin et qui assurent sa protection contre les infections.

Il est composé principalement de bactéries lactiques, qui produisent de l’acide lactique et maintiennent le pH du vagin à un niveau acide.

Les « bonnes » bactéries de la flore vaginale sont appelées Flore de Doderlein.

Ce pH acide empêche le développement des champignons, comme le Candida albicans, qui préfèrent un milieu alcalin.

Lorsque le pH du vagin augmente, le microbiote vaginal se déséquilibre, la flore de Doderlein diminue, et les champignons peuvent se multiplier et provoquer une mycose.

Conclusion :

Attention à utiliser un savon au pH physiologique, c’est à dire qui respecte le pH du vagin. Je déconseille de ce fait les savons au pH très alcalin qui sont proposés au moment de la crise, ainsi que les bains au bicarbonate, en tout cas, pas de façon trop récurrente : c’est contre-productif. Bon, et vous avez du le voir partout et donc je crois que vous le savez déjà mais je vous le dis quand même : il ne faut pas faire de douche vaginale.

Facteurs hormonaux et impact du cycle menstruel

Les hormones féminines, comme les œstrogènes et la progestérone, ont une influence sur le microbiote vaginal et sur le pH (les 2 étant liés).

Ainsi, les fluctuations hormonales peuvent favoriser les mycoses.

D’ailleurs, la plupart des femmes qui ont un « vrai » cycle (qui ne sont pas sous pilule / stérilet hormonal) et qui ont des mycoses chroniques remarquent que les mycoses sont plus présentes autour de la période des règles.

C’est à la fois du aux modifications hormonales, et au pH du sang qui est assez alcalin (entre 7,35 et 7,45) par rapport au vagin (3,8 et 4,5).

Autour de l’ovulation par contre, le pH est plus acide : cela protège le vagin d’infections, et permet donc une meilleure santé vaginale en vue de la procréation… et oui, à la base, le corps va toujours dans le sens de la survie de l’espèce ! 😂😉

Mais cela dit, avec les mycoses chroniques, tout est possible : j’ai déjà vu des femmes souffrir davantage de mycoses autour de l’ovulation. Il est vrai aussi que le candida semble aimer les œstrogènes.

Ca explique d’ailleurs pourquoi les femmes enceintes souffrent beaucoup de mycoses car leur taux d’estrogènes est très élevé.

Conclusion :

Il y a souvent un axe de travail hormonal quand on souffre de mycoses vaginales à répétition, ce qui implique notamment un travail sur l’alimentation (j’en reparle après) mais aussi vérifier l’environnement pour diminuer les perturbateurs endocriniens (produits de nettoyage, lessive, cosmétiques, outils culinaires et alimentaires en plastique…).

Thyroïde : parfois la cause

On continue sur les hormones : la thyroïde peut être une grosse partie du problème.

Enfin, on s’entend, ce n’est pas vraiment sa faute la pauvre… Disons en tout cas que si elle dysfonctionne et se met en hypothyroïdie, ou si vous souffrez de hashimoto (quand le système immunitaire attaque la thyroïde), cela peut être la cause des mycoses vulvaires récurrentes.

C’est quelque chose que j’ai pu constater chez certaines de mes clientes chez qui mon protocole anti-candidose ne fonctionnait pas assez.

Pour d’autres raisons, il y avait un doute sur l’état de leur fonctionnement thyroïdien et je leur ai alors proposé de consulter un médecin fonctionnel pour creuser vraiment le sujet thyroïde (les analyses « classiques » ne suffisent pas toujours).

Et parfois il s’avère qu’il y a effectivement un problème thyroïdien, et alors la prise de médicaments (le fameux levothyrox, ou euthyral qui contient à la fois la T3 et la T4 et peut aider si vous convertissez mal la T4 en T3) change parfois alors totalement la donne ! 

Conclusion :

Si vous avez des mycoses récurrentes et des doutes sur votre fonctionnement thyroïdien, bon, je ne vous dis pas que ca va être simple, mais tentez de trouver un médecin qui vous accompagne vraiment sur le sujet.

Parlez avec votre médecin ou gynécologue et/ou cherchez un médecin fonctionnel (sur doctolib). Pour ma part dans mon accompagnement je fais aussi attention (grâce à l’aide pour le stress chronique et aux compléments notamment) au soutien de la thyroïde pour tous les participant.es.

Axe digestif : primordial

Il y a aussi (comme dans 99,9% tout problème de santé !) un axe digestif à prendre en compte.

Notamment pour les hormones sexuelles :

  • Le foie est chargé de nettoyer l’organisme des toxines et notamment les résidus d’hormones sexuelles. Si le foie est fatigué, il fait mal ce travail et vous pouvez vous retrouver avec un surplus d’hormones. Cela peut alors entrainer des déséquilibres hormonaux qui impacteront le vagin et peuvent alors laisser place aux mycoses. Il est essentiel de travailler l’axe hépatique en cas de mycoses récurrentes. 
  • La constipation est aussi un perturbateur du cycle hormonal : quand les selles ne sont pas évacuées suffisamment « vite », une partie des résidus hormonaux (encore eux, ceux qui ont été recyclés par le foie) sont réabsorbés par le colon et retournent dans le sang. Encore une fois, on peut alors subir un surplus/déséquilibre d’hormones sexuelles (rapport œstrogènes / progestérone pas optimal) ce qui peut favoriser les mycoses.
  • Le microbiote intestinal est très lié au microbiote vaginal : ainsi, si votre microbiote intestinal contient beaucoup de candida albicans (ou un autre déséquilibre), cela favorise clairement les mycoses vaginales récurrentes. Cela peut notamment être du à des prises d’antibiotiques.

Conclusion :

  • En cas de mycoses vaginales chroniques, on doit donc travailler le soutien du foie. Cela passe par une alimentation bien mastiquée, sans grignotage, par l’accueil des émotions de colère (attention, accueillir ne veut pas forcément dire exprimer à autrui), mais aussi par une vérification des apports en macronutriments (glucides, lipides, protéines) et souvent par des compléments alimentaires.
  • Travailler le foie bénéficiera aussi à la constipation car la bile produite par le foie est le lubrifiant des selles. Mais pour la constipation, on devra aussi vérifier que les apports en eau pure sont suffisants, il faudra généralement augmenter l’activité physique, des compléments alimentaires individualisés peuvent aussi être nécessaires soit fibrés, soit osmotiques.
  • Et il faudra aussi bien sur travailler le microbiote intestinal, notamment avec des antimicrobiens naturels qui doivent être proposés par un médecin fonctionnel (ou micronutritionniste) ou un naturopathe qui connait très bien le sujet. Je vous déconseille de faire ce travail seule : en effet, même naturels, les compléments sont loin d’être sans danger, et il faut savoir les doser, les choisir et les varier, les adapter, selon la situation de base et l’évolution des symptômes.
Un autre article apprécié par mes lecteurs en ce moment :   Candidose et Huiles essentielles

La contraception peut être un problème

Comme vu plus haut, les hormones sont très impliquées dans les phénomènes de mycoses à répétition. 

Ainsi, certaines femmes déclenchent des mycoses vaginales en partie à cause de leur pilule contraceptive ou de la mise en place d’un stérilet hormonal ou au cuivre.

Je vous invite à en discuter avec votre gynéco, les pilules microdosées peuvent être « meilleures » pour éviter les mycoses.

Notez aussi que parfois, on ne fait pas le lien avec notre contraception parce que les mycoses à répétition commencent plusieurs mois après la mise en place de la nouvelle contraception, malgré tout, ca peut être une des causes…

Comprenez qu’il est possible que le corps soit « OK » au début avec la contraception, qu’il « gère » puis, que ca se dégrade peu à peu jusqu’à créer un vrai déséquilibre hormonal/vaginal.

Conclusion :

Si vous avez un stérilet ou une pilule oestrogénique, discutez en avec votre gynéco.

Attention à bien réfléchir à vos choix de contraception, je sais à quel point les mycoses sont terribles mais il faut quand même prendre le temps de discuter avec son médecin et son partenaire avant de changer la contraception, je pense.

De plus, c’est pas toujours miraculeux : parfois le changement de contraception ne suffit pas ou bien, les autres mesures suffisent…

Attention aux sous-vêtements

Vous l’avez sans doute lu : il faut également éviter de porter des vêtements trop serrés ou des sous-vêtements en matière synthétique, ca favorise la transpiration et la macération au niveau de la zone intime.

En fait, notez bien que le candida et les champignons de manière générale, adorent l’humidité, et n’aime pas l’air…

On fera attention aussi à laver ses sous-vêtements à 60 degrés, c’est à cette température que le candida meure.

Conclusion :

C’est pas toujours les plus fun mais il va falloir choisir des sous-vêtements coton et les laver à 60.

Pendant les règles, je vous conseille aussi de mettre des serviettes en coton bio et non des serviettes synthétiques. Eviter quand c’est possible les tampons (mais sinon prendre des tampons bio). Ou alors, utiliser une cup ou des culottes menstruelles (j’aime bien la marque intimacy).

Normalement les culottes menstruelles se lavent à 40 degrés, c’est embêtant moi je conseille de les laver à 60, elles tiennent généralement bien mais c’est vrai qu’elles peuvent être moins efficaces avec un lavage si chaud, potentiellement.

Les antibiotiques

Ce n’est pas une surprise pour vous je suppose si je vous dis que la prise d’antibiotiques peut également provoquer un déséquilibre de la flore vaginale et favoriser le développement des champignons

Si vous êtes sujette aux mycoses vous le savez probablement.

C’est du coup parfois très compliqué à gérer : on a besoin d’antibio par moment, mais des fois dans la foulée on enchaine avec une mycose.

Notez aussi que les viandes et autres produits animaux non bio contiennent des antibio parce que les élevages en utilisent.

Cela donne au global un environnement propice aux champignons, qui eux ne sont pas atteints par les antibiotiquess. De plus, le fait qu’il y ait moins de bactéries (dans les intestins ou le vagin ou autre) signifie que le candida a moins de concurrence, il a plus de nourriture et de place pour se développer …

Conclusion :

Si comme moi par le passé, vous prenez des antibio à très long court par exemple le tetralysal pour l’acné (6 mois par an… plusieurs années…), je vous invite à y réfléchir avec un médecin fonctionnel.

Si vous prenez des antibio ponctuellement, vous pourriez tenter de compenser avec des probiotiques, pour essayer d’éviter la mycose vaginale qui pourrait suivre.

Si vous êtes dans l’entre 2 : vous en prenez de temps en temps pour des cystites, des sinusites qui trainent… et globalement, ca revient souvent voire de plus en plus régulièrement, je vous invite à travailler votre terrain, votre immunité, votre digestion, avec un naturopathe pour tenter de limiter les infections et donc les prises d’antibio. Cela permettra aussi bien sur de travailler sur vos mycoses (tout est lié…)

Le diabète ou autres maladies

Le diabète est un facteur favorisant de mycoses à répétition notamment parce que le candida aime le sucre, et votre glycémie peut être élevée par moment, mais aussi parce que votre immunité peut être moins performante.

D’autres maladies peuvent favoriser les mycoses, notamment parce l’immunité est très importante pour garder le candida sous contrôle, mais aussi parce que la flore digestive retentit sur la flore vaginale, ainsi que les hormones, comme nous l’avons vu.

Ainsi, l’endométriose certaines maladies autoimmunes, ou encore la fibromyalgie ou le cancer, peuvent malheureusement favoriser les mycoses.

Je compatis si vous êtes dans l’une de ses situations. Je sais à quel point la vie peut être difficile quand la santé n’est pas au rendez-vous. Les parcours de vie que mes clients ou visiteurs du site ou de mes réseaux sociaux m’en font part tous les jours, et je l’ai aussi vécu.

Mon message : vous pouvez garder espoir, car tout est lié dans le corps. Ainsi, certes, des cercles vicieux se créent, mais on peut aussi enclencher des certes vertueux.

La digestion, l’immunité, l’alimentation, les émotions, les hormones, l’énergie, le sommeil, le système nerveux, tout ca est entremêlé : en travaillant ces axes avec un naturopathe, vous pourriez être surprise de voir vos symptômes diminuer doucement mais surement les uns après les autres.

Conclusion :

Si on vous a diagnostiqué une maladie en plus de vos mycoses, je vous invite à contacter un.e naturopathe aguerri.e ou un médecin fonctionnel et à entamer une démarche de santé globale. Courage !

Alimentation trop glucidique

Le candida ADORE le sucre. C’est son carburant préféré.

Le sucre est présent dans votre corps soit parce que vous mangez… du sucre. Généralement, vous savez de quoi il s’agit : biscuits, gateaux, patisseries, nombreux fruits, sodas ou jus de fruits, voire bonbons etc

Mais aussi : si vous mangez beaucoup de glucides (pates, riz, pain, pomme de terre…). Les glucides se transforment tôt ou tard en sucre dans votre corps. Si vous avez une alimentation très glucidique, vous donnez beaucoup de sucre à votre candida.

Attention, l’alcool se transforme aussi en sucre.

Conclusion :

Si vous êtes sujettes aux mycoses à répétition et que vous consommez beaucoup de sucre, commencez par en réduire sa consommation.

D’ailleurs, j’ai plusieurs aliments à conseiller pour vous aider à remplacer le sucre. Allez notamment voir le xylitol.

Si vous consommez beaucoup d’alcool même conseil, il faut diminuer voire arrêter…

La quantité de féculents doit peut être aussi être révisée mais je ne conseille pas du tout de les enlever totalement (régime keto etc).

Attention, ces changements pourraient poser des problèmes notamment de perte de poids ou de troubles du comportement alimentaire, si ca n’est pas bien géré. Je vous conseille de voir un naturopathe aguerri ou un diététicien.ne pour faire ce changement.

Solutions naturelles pour le vagin

Si vous êtes à la recherche de solutions naturelles concrètes pour votre crise de mycose, j’en ai ! Ca fait l’objet d’autres articles :

Je vous y explique quels ovules sont efficaces, mais aussi quelles crèmes ou autres solutions pour mettre sur l’extérieur de la vulve. 

Il s’agira notamment d’utiliser les huiles essentielles, l’argent colloidal, le calendula, …

Dans cette vidéo je redonne aussi les conseils « hygiène ».

Conclusion

Je le vois au quotidien : les mycoses récurrentes sont des infections vaginales très fréquentes et très désagréables, qui peuvent affecter la qualité de vie et la sexualité des femmes.

Elles sont généralement dues à la prolifération du champignon Candida, qui déséquilibre la flore vaginale.

Pour prévenir et gérer les mycoses récurrentes, il est important de comprendre les causes et les facteurs de risque qui favorisent leur apparition, et ensuite généralement, cela nécessite un travail sur plusieurs facteurs de l’hygiène de vie.

Pour cela, je vous conseille d’être accompagnée d’un naturopathe aguerri ou d’un médecin fonctionnel, ou les 2.

En savoir plus sur mon accompagnement anti-mycose ? C'est ici.

Si vous avez des questions, des remarques ou des témoignages à partager, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ci-dessous.

Je serais ravie de vous lire et de vous répondre. Et si vous avez aimé cet article, n’oubliez pas de le partager avec vos amies, qui pourraient également en bénéficier 😊

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