Juliette Lepoutre

Naturopathe

Accompagnement Candidose et Dysbioses

Recettes sans gluten / sucre / produits laitiers

Alimentation Saine et Digeste

Candidose et intolérance à l’histamine

Vous vous demandez quel est le lien entre candidose et histamine ? Vous vous demandez si vous souffrez de l’un, de l’autre ou des 2 ?

Cet article fait partie du thème « symptômes de la candidose digestive » et ici je vais vous expliquer :

  • pourquoi la candidose et l’histaminose peuvent être liées ?
  • comment tenter de reconnaître une intolérance à l’histamine, quels tests ?
  • quels aliments principaux peuvent poser problème en cas d’intolérance à l’histamine ?
  • quelles solutions naturelles sont envisageables en cas de soucis de candidose et d’histamine ?

Pourquoi l’histamine peut être un problème en cas de candidose ?

Lorsque l’on souffre de candidose chronique, de SIBO ou plus largement d’une dysbiose intestinale, le système digestif est souvent fragilisé.

Cela n’est pas seulement inconfortable : les fonctions clés de la régulation immunitaire et donc de la gestion de l’histamine peuvent être perturbées. Voyons plus en détail les principaux mécanismes en jeu.

1. Diminution de la production de DAO en cas de candidose

En temps normal, l’organisme dégrade l’histamine grâce à une enzyme spécifique : la DAO (diamine oxydase).

Cette enzyme est produite principalement par les entérocytes, des cellules de la muqueuse de l’intestin grêle.

Leur surface est recouverte de milliers de petites projections appelées microvillosités, qui forment la bordure en brosse et augmentent considérablement la surface d’absorption… ainsi que la capacité à dégrader l’histamine grâce à la DAO.

En cas de candidose ou de dysbiose, la muqueuse intestinale peut s’altérer : l’intestin devient plus perméable, la bordure en brosse se dégrade, et les entérocytes deviennent moins nombreux et moins fonctionnels. Résultat : la production de DAO diminue nettement.

L’histamine n’est plus correctement métabolisée. Elle circule alors davantage dans le corps, ce qui augmente le risque de réactions disproportionnées, de type allergie (rougeurs, démangeaisons, troubles digestifs, migraines, anxiété, tachycardie, etc : voir partie sur les symptômes).

2. Production d’histamine par certaines bactéries

Dans certains cas de SIBO, les bactéries qui prolifèrent dans l’intestin grêle produisent elles-mêmes de l’histamine. Parmi les principales souches identifiées figurent :

  • Morganella morganii,
  • Klebsiella pneumoniae,
  • Enterobacter cloacae,
  • Proteus spp.,
  • ainsi que certaines souches de Lactobacillus (notamment L. reuteri, L. casei et L. bulgaricus).

Leur présence trop nombreuse dans le grêle peut à la fois dégrader la muqueuse de l’intestin (point 1.) et augmenter la présence d’histamine dans le corps, c’est la double peine !

Or, il faut savoir que SIBO / dysbiose et candidose vont parfois de paire… ! On peut donc malheureusement se retrouver à souffrir de SIBO, de candidose et d’histaminose.

3. Priorité donnée à la détox du candida albicans plutôt qu’à l’histamine

Lorsque le candida albicans est présent en excès, il libère des toxines, notamment l’acétaldéhyde.

Le corps doit mobiliser des voies enzymatiques spécifiques pour neutraliser ces produits réellement toxiques pour l’organisme.

Or, ces voies sont également impliquées dans la dégradation de l’histamine : l’histamine se retrouve moins bien prise en charge, ce qui renforce encore l’hypersensibilité.

4. Candidose et activation du système immunitaire et des mastocytes

En cas de dysbiose ou candidose, le système immunitaire intestinal est souvent sursollicité, pour tenter de gérer cette colonisation.

Les mastocytes (cellules immunitaires présentes notamment dans la muqueuse digestives) peuvent alors s’activer de façon excessive.

Lorsqu’ils s’activent, ils libèrent… de l’histamine. Cela entretient un cercle vicieux : plus d’histamine libérée, moins de capacité à la dégrader, plus de symptômes.

Cette hyper-activation mastocytaires est appelée SAMA (MCAS en anglais), la reconnaissance de cette pathologie au niveau médical est malheureusement encore assez récente (critères de diagnsotic : 2010) et la prise en charge n’est donc pas évidente du tout…


Depuis 2019, je travaille exclusivement sur la candidose chronique et les dysbioses intestinales. Avec le temps et l’expérience, j’affine sans cesse ma compréhension des mécanismes en jeu pour vous guider avec précision, mais je parlais déjà d’histamine et candidose dans cette vidéo de 2021 :


Symptômes d’intolérance à l’histamine et candidose

La difficulté, c’est que parfois les symptômes de l’intolérance à l’histamine peuvent ressembler à ceux de la candidose.

Aussi, les 2 pathologies peuvent cohabiter comme nous l’avons vu, on peut donc se sentir vraiment perdu.e lorsqu’on tente d’évaluer la situation.

Il faudra bien entendu en parler à un médecin, mais voici une liste de symptômes qui font penser à un souci significatif de gestion histaminique.

Signes typiques de l’intolérance à l’histamine

  • rougeurs, démangeaisons, urticaire
  • nez qui coule, yeux qui pleurent, gorge irritée
  • migraines, maux de tête
  • vertiges, palpitations / tachycardie
  • anxiété
  • troubles digestifs : ballonnements, diarrhée, douleurs abdominales, mais ce sont des symptômes fréquents en cas de candidose
  • et surtout ce qui est important, c’est d’évaluer si les symptômes semblent s’amplifier rapidement après les repas, en tout cas dans les minutes ou dans les 1 à 2H après
  • aussi, si vous sentez que certains aliments dits riches en histamine ou libérateurs d’histamine déclenchent immédiatement des réactions allergiques ou nerveuses, c’est un indicateur fort.

Diagnostic de l’intolérance à l’histamine et de candidose

Dans le cadre de la médecine conventionelle, votre médecin traitant par exemple, il y a encore peu de chance d’avoir un diagnostic clair d’intolérance à l’histamine.

Votre médecin se basera sans doute sur votre explication des symptômes et la prise en charge sera probablement la prescription d’antihistaminiques médicamenteux pour gérer les crises.

Pour aller plus loin, il faudra se tourner vers un médecin fonctionnel, qui vous proposera sans doute des tests à faire dans le privé (non remboursé, ex : laboratoire LIMS) :

  • analyse DAO sanguine
  • analyse de l’histamine fécale (selles)

Sans être 100% fiables, ces tests sont un outil de plus pour tenter de clarifier votre situation et prendre ainsi les meilleures décisions possibles.

Et concernant le diagnostic de candidose, je vous propose de consulter cet article : test pour la candidose intestinale.


Aliments riches en histamine (ou qui en libèrent)

En cas de candidose et de sensibilité à l’histamine, vous allez vite apprendre qu’il exister 2 catégories d’aliments :

  • ceux qui contiennent naturellement de l’histamine : apportent directement de l’histamine dans le système digestif
  • et ceux qui n’en contiennent pas, mais stimulent sa libération par l’organisme : ils poussent les mastocytes à libérer de l’histamine, ce qui peut déclencher des réactions similaires.

Les aliments riches en histamine sont généralement ceux qui ont fermenté, maturé, vieilli ou subi un stockage prolongé. On y retrouve notamment :

  • poissons et fruits de mer (surtout lorsqu’ils ne sont pas ultra-frais)
  • charcuteries, viandes fumées ou maturées, viande qui n’est pas ultra fraiche
  • fromages affinés
  • aliments fermentés (choucroute, kombucha, kimchi, vinaigre, sauce soja)
  • conserves de poisson (thon, sardines, maquereau…)
  • vin, champagne, bière

Les aliments libérateurs d’histamine, eux, peuvent provoquer des symptômes même s’ils n’en contiennent presque pas. Ils incluent par exemple :

  • chocolat et cacao
  • café, thé noir, matcha
  • alcool
  • agrumes
  • fraises
  • sulfites, nitrites
  • tomate, aubergine, épinards
  • blanc d’œuf (pour certaines personnes)
  • oléagineux
  • ananas, fruit de la passion
  • avocat

Dans la pratique, chaque personne a son propre seuil de tolérance : ce n’est pas forcément l’aliment en lui-même qui pose problème, mais la somme d’histamine totale dans l’intestin, associée à la capacité (ou non) de la DAO à la dégrader.

C’est pourquoi certaines personnes tolèrent très bien un carré de chocolat… mais pas après une soirée raclette + vin.

Il peut aussi y avoir des variations de la tolérance, notamment par exemple selon le cycle menstruel : mauvaise gestion histmainique autour de l’ovulation et avant les règles.


Plan d’action en cas d’intolérance à l’histamine et candidose

Vos soucis liés à l’histamine devraient diminuer au fur et à mesure de la lutte anti-candidose, qui doit comprendre une phase de soutien de la muqueuse intestinale.

En attendant, il va falloir diminuer les risques en adoptant une alimentation anti-histaminose.

1. Ajuster l’alimentation temporairement

  • Au début, je vous conseille de retirer les aliments déclencheurs quelques semaines voire quelques mois, le plus possible.
  • Focalisez vous sur les aliments qui vous déclenchent des problèmes à vous : chaque corps est différent, si un aliment semble vous convenir vous pouvez le conserver.
  • Souvenez vous aussi que tout est affaire de dose.
  • Vous réintroduirez très progressivement les aliments, un à un.

2. Compléments naturels efficaces

Si l’intolérance à l’histamine est invalidante, en plus d’en parler avec votre médecin, il y a des solutions naturelles à tester, voici celles que je privilégie :

SolutionIntérêtDose indicative
QuercétineStabilisation mastocytes, anti-inflammatoire500 mg / jour
DAO (enzyme)Soutient la capacité à dégrader l’histamineAvant repas sensibles
Infusion d’ortieAntihistaminique + reminéralisante1-2 tasses/jour

Conclusion : candidose et histamine, un duo fréquent mais réversible

La candidose et l’intolérance à l’histamine peuvent se renforcer mutuellement.

Lorsque l’intestin est fragilisé, la production de DAO diminue, certaines bactéries peuvent produire de l’histamine, et les mastocytes deviennent plus réactifs : c’est ainsi que les symptômes s’intensifient.

Les signes qui doivent alerter sont notamment : rougeurs, démangeaisons, migraines, anxiété, palpitations, troubles digestifs rapidement après les repas, et réactions marquées à certains aliments (fermentés, fromages affinés, alcool, chocolat, tomate, épinards, etc.).

Le diagnostic repose encore surtout sur l’observation des symptômes, éventuellement complétée par des tests spécifiques, et l’accompagnement peut nécessiter un médecin fonctionnel.

La démarche la plus efficace consiste à :

  • rééquilibre le microbiote et soutenir la muqueuse intestinale : lutter contre candidose / dysbiose puis apporter des compléments contre la porosité intestinale
  • réduire temporairement les aliments riches ou libérateurs d’histamine
  • utiliser des soutiens naturels pour la gestion histaminique : DAO, quercétine, ortie…

L’objectif n’est pas la restriction durable, mais la réduction de l’inflammation, la réparation de l’intestin, puis le retour à une alimentation variée dès que possible.

4 réflexions au sujet de “Candidose et intolérance à l’histamine”

  1. Bonjour
    Beaucoup de vos recettes sont constituees avec des ingrédients contenant de histamine ou libérant de l histamine. Par exemple votre porridge au sarrasin noisette….
    Je trouve qu’il n y ait pas de recettes adaptées. Lorsqu on est atteint de dysbiose de candidose et de ventre gonflé il ne faut pas remplir son seau d histamine Malheureusement peu de professionnels connaissent le sujet et peu de recettes sont adaptées. Merci pour vos propositions.

    Répondre
  2. Bonjour, merci c’est très intéressant ! Je ne trouve pas les liens vers les tests sanguins à faire pour savoir si on est vraiment intolérant à l’histamine. Est-ce possible de me les indiquer ? Merci beaucoup.

    Répondre

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